Josiane Wildi

Business analyste - cheffe de projets | Services du Parlement

Interview

„La diversité est une richesse ; elle est essentielle dans le domaine de la digitalisation, depuis l’émergence d’une idée jusqu’à sa concrétisation.“

Josiane Wildi est Business analyste et Cheffe de projets aux Services du Parlement depuis 2014. Cette interview a été rendue possible par la Société Suisse d’Informatique SI.

« La diversité est une richesse ; elle est essentielle dans le domaine de la digitalisation, depuis l’émergence d’une idée jusqu’à sa concrétisation. Les étapes d’analyse, de créativité, d’innovation qui font aussi partie des métiers de l’IT nécessitent l’exploration à large échelle, composée d’avis, de perspectives, de ressentis, d’idées technologiques ou de démarches diverses qui proviennent d’hommes et de femmes. Afin de réaliser des moyens digitaux en harmonie avec les besoins et avec l’humain qui les utilisent, la diversité est nécessaire. Le cliché du monde informatique réservé à un monde de spécialistes ingénieurs hommes est révolu ! Les clients « utilisateurs » des outils digitaux doivent être écoutés et accompagnés tout au long du développement de nouveaux services, par des oreilles masculines ET féminines. »

  • Quelle a été ta première expérience avec l’informatique?

En formation dans une compagnie d’assurances, ma 2ème année d’apprentissage s’est déroulée dans le « Service informatique », à défaut de place dans les autres services de cette entreprise.

Plongée rapidement dans des « listings papier » sur lesquels était écrit le « code » qui représentait le langage compréhensible pour l’ordinateur. J’ai dû comprendre les mécanismes, faire des adaptations puis tester moi-même les résultats que je faisais vérifier aux spécialistes en assurances concernés; j’ai été formée « sur le tas ». Ce type d’activité m’a plu, de même que le travail méthodique, le côté recherche et créativité pour trouver le composant à adapter, pour ensuite arriver à une solution pragmatique, tout cela dans une ambiance de travail agréable.

  • Qu’est-ce qui te plait le plus dans ta situation professionnelle actuelle?

Le contact avec les clients et tous les acteurs qui jouent un rôle dans les processus stratégiques, les processus de développement comme dans les processus métier, dont des spécialistes et groupe de travail pluridisciplinaires (management, métier, IT, sécurité, architecture, etc.). J’aime comprendre le besoin du client, qui parfois n’est pas formulé clairement dans un premier temps ; l’aider à se poser les bonnes questions, à traduire ensuite cela en exigences claires qui vont servir pour la création de nouveaux services, de nouvelles fonctions digitales à intégrer de manière optimale dans des processus et environnements globaux.

  • Dans quelle mesure ta carrière serait-elle/aurait-elle été différente si tu étais un homme?

Je me serais inscrite plus rapidement dans d’autres formations continues longues, étant donné que je n’aurais pas diminué mon pourcentage de travail pour m’occuper de mes 3 enfants – et cela m’aurait (peut-être) menée à d’autres fonctions ou opportunités professionnelles.

Par contre, je ne regrette rien (comme disait Edith Piaf), car j’ai réussi à 49 ans un CAS en business analyse (formation en emploi à la HEG Genève), qui a officialisé la voie que j’ai prise au niveau professionnel, qui correspond bien à ma personnalité et mes compétences autant techniques qu’humaines ; je m’y sens à l’aise grâce à des expériences en gestion de projets mais aussi et surtout grâce à toutes les autres compétences humaines et organisationnelles, dont l’adaptation aux changements acquises via mon rôle de maman et indispensables dans le monde actuel qui doit composer avec un grand nombre d’incertitudes, pour accompagner et encourager au mieux les humains à utiliser de manière sereine les innovations du monde digital.

  • Quels conseils donnerais-tu à ta fille de 15 ans si elle voulait se lancer dans l’informatique?

Se lancer avec confiance en elle, avec assurance, et faire valoir ses compétences humaines lors de sa postulation, en parallèle à ses compétences techniques, car le monde digital n’en a jamais eu autant besoin qu’aujourd’hui pour accompagner les changements de plus en plus rapides dans des environnements toujours plus complexes et interconnectés.

  • A quoi une jeune femme qui prendra sa retraite en 2061 devrait-elle faire attention pour planifier sa carrière?

Garder à l’esprit qu’une carrière est faite de plusieurs étapes, et qu’une étape peut en déclencher une autre, sans que nous le sachions à l’avance, même dans un domaine différent. Savoir composer avec les imprévus, être à l’écoute des chances et des opportunités qui peuvent se présenter, ceci toujours en s’écoutant soi-même pour être toujours en phase avec ses valeurs et les disciplines dans lesquelles elle se sent motivée et en harmonie. Cela est l’une composante essentielle pour un bon équilibre.

Interview et rédaction: Société Suisse d’Informatique SI

 

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